Un oeil sur les recommandations en France
Comportements alimentaires et d’activité physique
Le nouveau PNNS 2017-2021 France
A la lumière de l’analyse des résultats des PNNS (Programme National Nutrition Santé) mis en place depuis 16 ans, le HCPS (Haut Conseil de la Santé Publique) émet des recommandations en matière de politique nutritionnelle (alimentation et activité physique) de santé publique.
Voici quelques points que nous avons épinglés et sur lesquels il nous semble intéressant d’attirer l’attention.
Certains axes des précédents PNNS à poursuivre :
Continuer à travailler sur les déterminants individuels mais surtout renforcer l’action sur les déterminants environnementaux : améliorer la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire, le rapport qualité-prix, ainsi que l’accessibilité physique des denrées alimentaires pour tous (y compris les publics vulnérables), meilleure information du consommateur, vigilance quant au marketing alimentaire. Assurer une offre en matière d’activité physique diversifiée, accessible au plus grand nombre, offrir un environnement propice à l’activité physique (sécurité, accès aisé).
Coupler alimentation et activité physique et renforcer le travail sur la lutte contre la sédentarité.
Intégrer un continuum allant de la prévention aux soins (prise en charge et soins curatifs des pathologies nutritionnelles).
Des aspects à renforcer :
Le HCPS propose des mesures dans un cadre d’universalisme proportionné, c’est-à-dire des mesures qui visent la population générale avec un ciblage proportionné tenant compte du gradient social de santé qui définit l’écart de risques des individus selon leur position sociale ou leur statut socio-économique. L’objectif de telles mesures est, d’une part, de contribuer à la lutte contres les inégalités sociales de santé de l’ensemble de la population et, d’autre part, de toucher les populations les plus fragiles.
Davantage de mesures orientées vers les enfants, dans l’optique de la construction de la santé à long terme.
Les aspects durables et environnementaux sont à accentuer, notamment en travaillant sur l’intersectoralité.
Appuyer la prise en compte des facteurs collectifs et sociaux.
Donner de l’importance aux notions de plaisir, de convivialité et de partage liés à l’alimentation et à l’activité physique comme autant de facteurs pouvant influencer les comportements.
Veiller à une meilleure (in)formation des publics mais aussi des professionnels relais.
Des nouvelles orientations :
Des mesures s’appuyant sur des travaux scientifiques qui fournissent un niveau de preuve suffisant en santé publique.
Un renforcement de la pertinence des mesures par rapport au cadre légal (avec notamment le constat des limites des mesures basées uniquement sur des incitations volontaires).
La nécessité d’une réorganisation de la gouvernance de la politique nutritionnelle, notamment via un pilotage interministériel (pour veiller à l’objectif commun de santé publique et de réduction des inégalités sociales grâce à une intersectorialité), via une meilleure cohérence et communication entre mesures locales et nationales, et via une association des citoyens à la définition de cette politique (grâce à leur expérience, expertise et mobilisation).